L’arrosage automatique au potager : 4 techniques plus ou moins naturelles
Le potager est certainement la zone du jardin qui demande le plus de soins et de suivi car il est principalement composé de plantes annuelles. Ces plantes, qui n’ont pas le temps de développer de grands systèmes racinaires, souffrent plus du manque d’eau. Etant donné le travail que demande l’arrosage, on peut se demander s’il n’est pas intéressant d’installer un arrosage automatique au potager. Voici 4 façons de le mettre en pratique.
1. L’arrosage automatique par aspersion
L’arrosage automatique du potager par aspersion est une technique utilisée dans certains potagers pour un gain de temps. Cette technique consiste à relier un arroseur (oscillant ou asperseur) au réseau d’eau et à arroser en surface. Cet arrosage est idéal si vous ne souhaitez pas y consacrer de temps mais consomme une grande quantité d’eau. Etant donné que l’économie d’eau est importante dans un contexte où presque chaque année a sa propre sécheresse, je ne conseille pas ce système car il gaspille trop d’eau.
On peut certes réduire ce gaspillage en créant un réseau d’arrivée d’eau plus complexe amenant l’eau à de petits asperseurs localisés. Ils consommerons moins d’eau et n’arroserons qu’une petite surface du potager. Malgré tout je ne préconise pas ce système au potager.
2. Le goutte à goutte ou tuyau micro-poreux
L’utilisation de tuyaux goutte à goutte ou micro-poreux permet de réduire la consommation d’eau. L’arrosage automatique du potager avec ce système est concentré aux pieds des légumes et peut être intégré sous un paillage protecteur. C’est donc un système intéressant, notamment dans les serres où en général on retrouve une culture de tomates qui n’aiment pas l’arrosage du feuillage qui favorise le mildiou.
Pour mettre ce système en place, il faut par contre pas mal de travail et une fois que les tuyaux sont en place, il est plus difficile d’intervenir sur le sol ou de créer une rotation de cultures sauf à tout revoir chaque année. Il faut aussi prévoir de la pression au niveau du réseau pour un arrosage homogène des différentes zones. J’utilise ce système dans ma serre avec une pompe reliée à ma cuve de récupération d’eau notamment pour l’arrosage des tomates mais pas de manière généralisée.
Concernant les tuyaux micro-poreux et après plusieurs tests avec de la pression et un système de filtration, je ne les utilise plus. Je trouve qu’ils se colmatent trop vite et qu’ils ne sont pas efficaces malgré la promesse d’un arrosage homogène.
Si vous voulez rendre l’arrosage complètement automatique, il faut prévoir un programmateur mais vous pouvez installer le réseau et démarrer l’arrosage manuellement quand c’est nécessaire.
3. Les oyas
On parle de plus en plus des oyas au jardin pour arroser par capillarité grâce à la terre cuite. Je n’ai pas testé ce système personnellement mais les retours semblent positifs pour ceux qui l’utilisent, notamment dans le sud de la France où il y a peu de précipitations en été.
Je pense malgré tout que c’est à réserver aux zones arides car c’est un gros travail de mise en place et un sacré budget pour un grand jardin (même en fabriquant ses oyas soi-même).
4. La pluie
Ça parait évident et c’est aussi un peu humoristique mais n’oublions pas que la pluie est le meilleur arrosage automatique du potager !!! Dans certaines régions, c’est même l’arrosage principal en été.
En complément des précipitations qui arrosent le potager, il me semble très important de réfléchir à la façon dont on capte au mieux l’eau qui tombe du ciel 😀.
L’objectif numéro 1 au jardin est de stocker de l’eau quand elle tombe pour les périodes de sécheresse. On peut utiliser des cuves de récupération mais aussi creuser une mare qui permettra de créer un microclimat plus humide autour.
Le 2ème objectif est moins évident pour les jardiniers mais tout aussi important : il faut maximiser l’infiltration de l’eau dans le sol car c’est le meilleur stockage, avec une capacité bien plus grande que des cuves ou une mare. Pour maximiser l’infiltration, il faut concevoir un parcours de l’eau sur notre terrain. La conception d’un design en permaculture nous permet de nous poser ces questions et d’éviter de rejeter le trop-plein d’une cuve directement dans le réseau d’eau pluviale. Cette conception est unique et dépendra de votre contexte mais il est important de se pencher dessus pour prendre les bonnes décisions.
Les alternatives à l’arrosage automatique au potager
Mais finalement, plutôt que d’installer un système d’arrosage automatique au potager, est-ce qu’il ne faut pas mieux essayer de s’en passer ? Il y a des solutions pour minimiser ses besoins et peut-être remettre en cause le besoin d’un arrosage automatique.
Est-ce qu’il ne faut pas mieux privilégier des variétés résistantes à la sécheresse ? On peut faire ses graines pour adapter les variétés à certaines conditions de culture sur plusieurs générations (exemple de technique pour faire ses graines de tomates).
Il est aussi possible de favoriser les semis spontanés de certains légumes. Pour ça, on laisse certains pieds monter en graines sans les récolter. Les graines ainsi tombées germeront au moment qui leur convient le mieux l’année suivante (et pas quand le jardinier le décide) et seront plus résistantes aux limaces et à la sécheresse. On peut adapter cette technique aux laitues, mâches, épinards, blettes, betteraves, navets, chicorées et bien d’autres légumes. Plutôt que de planter des pommes de terre, on peut aussi en laisser en place à l’automne (attention aux rongeurs).
On peut aussi créer des microclimats en aménageant son potager en hauteur comme un potager vertical. Si les supports sont bien placés, des zones plus humides seront créées et permettront de cultiver des légumes qui craignent la sécheresse.
Avant tout, commençons petit comme nous l’enseigne la permaculture pour mieux maîtriser l’espace cultivé. Nous serons en mesure d’arroser ce petit espace manuellement sans y passer tout notre temps.