Comment choisir l’emplacement du potager ?
Quand on débute au potager, c’est une des premières questions qu’on va se poser : où est-ce que je peux placer le potager ? Il n’y a pas de règle établie, chaque contexte (terrain, limites, envies…) étant unique. Il y a par contre des réflexions intéressantes à avoir dont j’aimerais vous parler pour éclairer votre choix.
A quelle distance de la maison placer son potager ?
La première réflexion concerne la surveillance du potager mais aussi son accès rapide depuis le(s) lieu(x) de vie. Il est intéressant de positionner son potager proche d’un passage, d’un lieu où on se rend quotidiennement ou presque. Ça permet de pouvoir surveiller facilement ses cultures et d’agir au bon moment, que ce soit pour les soins, les récoltes, les semis…
Ce conseil vous concerne surtout si vous avez une grande propriété et, de ce fait, des lieux peu fréquentés. La question de la distance lors du choix de l’emplacement du potager pose moins de problème dans un jardin de 300m² par exemple.😉
Quelle exposition choisir pour le potager ?
L’exposition nécessaire au potager dépend de ce que vous souhaitez faire pousser et de la région dans laquelle vous vous trouvez. Partez du principe, quand vous débutez votre potager, que vous allez vouloir faire pousser de tout un jour ou l’autre. Ça vous permet de prendre en considération les plus grandes contraintes d’expositions.
Si vous habitez une région où les chaleurs sont importantes l’été ☀, prévoyez un espace mi-ombragé et évitez le plein sud dégagé.
Dans le cas d’une région plus fraîche⛰🌦, cherchez un emplacement avec un bon ensoleillement donc peu d’obstacles (ombres de bâtiments, grands arbres…).
Il est aussi possible, voire même intéressant d’avoir plusieurs expositions différentes qui vont convenir à des légumes différents.
De mon côté, j’ai 3 espaces de culture différents :
- une partie de mon potager au nord d’une bâtisse. Je ne fais pas de culture précoce sur cet espace mais je cultive choux, courges et pommes de terre qui aiment ce climat en plein été.
- un espace plein sud et en pente qui est plus rapidement sec. J’en profite pour cultiver des légumes du soleil (tomates, aubergines, poivrons) qui supportent mieux le manque d’eau. 🍅🍆🌶
- un espace orienté ouest, ce qui fait qu’il garde l’humidité un peu plus longtemps le matin en été mais se réchauffe un peu moins vite au printemps.
Ne démarrez pas votre potager sous une canopée dense, vos légumes manqueraient de lumière pour se développer pleinement.
Faites aussi attention aux zones qui développent de la mousse. Ce sont en général des zones humides qui ne conviennent pas à tous les légumes et qui peuvent abriter les limaces en été.
Découvrez quels légumes sont les plus faciles à cultiver pour commencer un potager.
Gare aux emplacements ventés
Le vent peut être très agréable pour nous en plein été car il nous donne une sensation de fraîcheur bienvenue. Mais ce n’est pas l’ami du potager. Il suffit d’observer les espaces les plus exposés aux vents (bords de mer, crêtes…) pour se rendre compte que la végétation se développe moins bien.
Mais le vent est aussi asséchant, il accentue donc la sécheresse en été, même avec du paillage. C’est simple, avec un temps gris, si vous avez du vent et que votre terre est à nue, vous verrez vite son assèchement. Choisissez, si possible, un emplacement à l’abri du vent pour votre potager.
C’est pour moi une vraie limite de mon jardin car il se situe dans un couloir venté et il est difficile de le stopper sur un terrain modeste et entouré de voisins. Mais j’y travaille.🙂
Quelle gestion de l’eau ?
L’eau est un élément important à prendre en compte pour positionner un potager. Même en adoptant des pratiques culturales qui permettent de réduire les besoins en eau, vous aurez besoin d’en apporter en appoint à vos légumes. Au minimum au moment des semis et des plantations, mais aussi parfois lors de longues périodes de sécheresse. Au-delà de la gestion de l’eau, qui est une question très importante à aborder mais parfois difficile à appréhender quand on débute, il faut prévoir la manutention de la ressource.
Si vous me suivez, vous voyez de quoi il en retourne : avez-vous envie de traverser tout votre terrain et de monter de nombreuses marches arrosoirs pleins en main ?😄
Ça parait évident mais il est important d’avoir de l’eau à proximité du potager, ou de pouvoir installer un système (ruisseau, puits, robinet, récupérateur d’eau…) permettant un arrosage sans se casser le dos. Le but n’est pas seulement de débuter, mais de vous donner envie de continuer… 👍
Il existe des astuces pour réduire l’arrosage, mais c’est quand même plus pratique si c’est défini au début du projet.
Accès facile en brouette ?
En plus de la gestion de l’eau, il faut prévoir de pouvoir accéder au potager, au minimum avec une brouette, voire une remorque (en tous cas pas trop loin). C’est très utile quand on manipule des matériaux pour le jardin : paillage, fumier, piquets, cailloux…
Je vous invite d’ailleurs à lire un article sur le choix du paillage au potager.
Mais vous pourrez aussi avoir besoin d’un accès pour transporter vos abondantes récoltes (et je vous le souhaite, c’est aussi comme ça que le virus prend ;). J’aime bien pouvoir accéder à tout mon jardin en brouette pour récolter mes courges à l’automne.🎃🎃🎃
brouette de plants allée pour brouette Récolte de courges
Observation du site et humilité
Dans tous les cas, l’observation de votre terrain pendant 1 an (donc 4 saisons différentes… 🙂) est la façon la plus intéressante de déterminer les zones et emplacements qui peuvent convenir. Vous pourrez déterminer l’humidité du sol, la quantité de soleil direct mais aussi de lumière. Vous pourrez aussi déterminer d’où vient le vent et sa direction ainsi que les lieux que vous fréquentez le plus et le moins.
Voici un conseil pour définir l’emplacement de votre potager, qui est aussi un principe de permaculture : commencez petit. Pour l’anecdote, je n’ai pas cultivé l’ensemble de mon jardin la 1ère année. J’ai commencé par ¼ du jardin et j’ai étendu les zones de culture un peu tous les ans en étant de plus en plus pertinent dans le choix des végétaux grâce à mon observation. Comment déterminer la surface du potager ?
Jardin avant Potager après 🙂
Alors, est-ce que ces conseils vous donnent envie de débuter un potager ? J’espère que c’est le cas et que ça vous donne des pistes pour choisir son emplacement.
2 commentaires
ROUCHON
Bonjour Thomas,
J’ai très envie de démarrer un potager en permaculture. J’ai lu vos différents articles qui sont très enrichissants. J’habite également en Savoie, en moyenne altitude et le terrain sur lequel j’envisage de réaliser mon potager est enherbé. Comment démarrer mon potager naturellement et à cette période sur cette parcelle ?
Merci d’avance pour vos conseils.
Audrey
Thomas - Au refuge des graines
Bonjour Audrey,
Merci pour votre retour qui nous fait très plaisir. Pour démarrer votre potager sur une parcelle enherbée dès cette année, il va falloir accélérer les choses. Vous pouvez, soit travailler le sol à la grelinette (ou au motoculteur si la surface est grande), soit récupérer une bâche (bâche d’ensilage, bâche promotionnelle dépassée) et occulter la surface que vous souhaitez désherber. Suivant vos possibilités, vous pouvez utiliser l’une ou l’autre de ces techniques. L’avantage de la seconde c’est de ne pas bousculer la structure du sol mais elle est à démarrer au plus vite et la surface doit être parfaitement occultée. Des trous dans la bâche empêchent la technique de fonctionner.
Pour aller plus loin et réfléchir à l’implantation globale de votre jardin, vous pouvez aussi participer à notre atelier dédié à la permaculture.
Bonne journée,
Thomas